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Mois Année
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"Découvrons la Galilée
avec Mozart"
Février 2022

Le Nozze di Figaro [1]

Opéra Buffa in 4 acts
Libretto by Lorenzo da Ponte after Beaumarchais
Created May 1st, 1786

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© Mats Bäker 

« Il y a une universalité qui doit apparaître sur scène... La thématique mozartienne est toujours inséparable de la situation dramatique »[2]

 


PERSONNAGES :
 
Le Comte ALMAVIVA (Thomas Dolie) ; FIGARO son valet de chambre (Robert Gleadow) ; Le Docteur BARTHOLO (Leonard Bernad) ; Don BASILIO le maître de musique (Paco Garcia) ; CHERUBINO le page (Miriam Albano) ; ANTONIO le jardinier (Leonard Bernad) ; Don CURZIO, homme de loi (Paco Garcia) ; la Comtesse ALMAVIVA (Iulia Maria Dan) ; SUSANNA sa camériste, fiancée à Figaro (Chiara Skerath) ; MARCELLINA la duègne (Arianna Venditelli) ; BARBARINA nièce d’Antonio (Manon Lamaison).
 
Les Musiciens du Louvre-Grenoble, Direction Marc Minkowski
Mise en espace Romain Gilbert.

Sinfonia (Ouverture)

L’ouverture est célébrissime. Elle traduit parfaitement dans un court mouvement presto toute la fébrilité de cette « Folle Journée » de noces propice aux jeux de cache-cache, déguisements, vengeances... Théâtralement la règle de l’unité de temps sera respectée : une journée unique remplie à ras le bol.[3]

Act I

L’action se déroule près de Séville au château du Comte Almaviva

Figaro, le valet de chambre du Comte Almaviva, et Suzanne, première camériste de la Comtesse, seront bientôt mariés. Pendant que Figaro prend les mesures de la pièce : « cinq, dix, vingt, trente... », Susanna est devant son miroir pour essayer son petit chapeau de mariage : « maintenant je suis contente ; il me va très bien » (Duo : « Cinque, dieci »).
 
Figaro est ravi de cette chambre que le Comte leur a réservée et qui est contiguë aux appartements du Comte et de la Comtesse. Susanna n’en veut pas car elle craint les avances du Comte qu’elle sait volage et qui cherche à la séduire et à rétablir un droit de cuissage qu’il avait pourtant aboli avec pour entremetteur Bazilio (le maître de musique de Susanna) chargé de favoriser les caprices libertins d’Almaviva. Figaro ne comprend pas immédiatement : « Si la nuit Madame t’appelle ding ding : tu es à deux pas et si mo Maître me réclame, dong dong : en trois sauts j’y suis... » Mais Susanna se charge de lui ouvrir les yeux : « Ce n’est pas de son épouse que l’appétit lui vient mais de ta Susannette... » (Duo : « Se a caso madama »).
Alors que la Comtesse sonne Susanna, Figaro, resté seul commence à y voir plus clair... Il est bien décidé à ne pas se laisser faire. « Et s’il veut danser Monsieur le petit Comte, je saurai lui donner des leçons ... à ma manière, guitare, cabriole et par ruse je renverserai ses machinations » (Cavatine « Se vuol ballare »).
 
Mais voici qu’entrent Marcellina, la vieille intendante et le Docteur Bartholo. Marcellina qui espère bien faire rompre les noces en excipant une promesse de mariage que lui aurait faite Figaro en échange d’un prêt et dont elle veut aujourd’hui demander l’exécution. Bartholo promet de l’aider car il serait ravi de se venger de celui qui aida le Comte à lui ravir sa belle Rosine (Air « La vendetta !»), « La vengeance est un plaisir réservé aux sages... »
Alors que Bartholo sort de la pièce, Susanna y entre et heurte Marcellina.... S’en suit un échange de fausses politesses dont Susanna sort vainqueur (Duo « Via resti servita »). Marcellina sort furieuse.
 
C’est maintenant au tour de Cherubino d’entrer en scène. Il vient d’être congédié par le Comte qui l’a surpris avec Barberine, la fille d’Antonio le jardinier. Amoureux de toutes les femmes[4] « Chaque femme lui fait palpiter le cœur », (Air « Non so piu ») il est surtout troublé par la Comtesse et souhaiterait que Susanna intercède en sa faveur.
 
Va s’en suivre un jeu de cache-cache.
On entend venir le Comte, Cherubino effrayé à l’idée de se retrouver face à lui court se cacher derrière un fauteuil d’où il entend les déclarations du Comte à Susanna : « Je veux te rendre heureuse, tu sais combien je t’aime, Basilio t’a déjà tout dit... si tu venais avec moi dans le jardin à la brune, Ah ! pour une telle faveur je paierais ... ». Susanna est très embarrassée elle a caché Cherubino et, alors qu’arrive Basilio, c’est maintenant le Comte qui cherche à se cacher. C’est la bousculade, tandis que le Comte se cache derrière le fauteuil, Cherubino a juste le temps de se blottir sur le fauteuil, dissimulé sous une robe de chambre dont Suzanne, habilement le recouvre.
Basilio remplit son office d’entremetteur en parlant à Susanna des sentiments du Comte à son égard mais ne peut s’empêcher de passer aux potins : il a aperçu Cherubino dans les parages, ne serait-il pas dans le coin pour séduire la Comtesse ? Racontez-moi, je garderai la confidence... Basilio aimerait connaître les détails d’une intrigue « connue de tous ! ».
 
Le Comte n’y tenant plus surgit de sa cachette et exige que l’on chasse immédiatement le petit séducteur. Susanna s’évanouit. Reprenant connaissance, elle essaie de plaider la cause de Cherubino « un simple enfant ».
Pas aussi innocent que cela le damoiseau, et le Comte raconte comment il l’a surpris la veille, dissimulé sous une table chez Barberine. Alliant le geste à la parole, il soulève la robe de chambre du fauteuil et ... découvre Cherubino (Trio « Cosa sento ? »).
 
Le Comte toujours furieux demande qu’on aille chercher Figaro « pour qu’il voie... ». Susanna indignée explique la méprise, le quiproquo ... et Cherubino se défend. Mais alors, s’interroge le Comte, Cherubino à tout entendu de la déclaration !
 
Plus rien ne va ?
Non ! tout s’apaise avec l’arrivée de Figaro accompagné d’un groupe de paysans venus pour chanter les louanges du Comte « dont le grand cœur laisse intacte de la fleur virginale, la candide pureté » (Chœur « Giovani liete »). La démarche est habile.

Vivat ! Le Comte accepte de pardonner à Cherubino à condition qu’il s’engage dans son régiment et qu’il y parte illico muni du brevet d’officier qu’il lui accorde.
 
Le 1er acte s’achève avec l’air « Non più andrai » dans lequel Figaro avertit le petit « papillon amoureux » que la vie militaire diffère de la vie de château : « fini le papillonnage, fini les plumets, chez les militaires la tête est droite, la mine est fière, par tous les temps et en tous lieux les tromblons, bombardes et canons, le fandango remplaceront... »
 
Mais en saluant Cherubino, Figaro lui chuchote qu’il souhaite lui parler avant son départ.

Acte II

Le deuxième acte s’ouvre avec une plainte de la Comtesse qui pleure ses illusions perdues « Amour, apaise ma douleur, mes soupirs, rends-moi celui que j’aime, ou laisse-moi mourir » (Cavatine « Porgi amor »). Figaro arrivé auprès de Suzanne et de la Comtesse présente son plan, pour faire aboutir son mariage au plus tôt et confondre le Comte : alors que le Comte est parti à la chasse, un billet anonyme porté par Basilio avertira le Comte que la Comtesse s’apprête à recevoir son amant.
Le Comte est jaloux ? tant mieux !
Cherubino, déguisé en fille se rendra au rendez-vous. Confondu, le Comte ne pourra pas s’opposer aux noces de Figaro.
Il s’agit maintenant d’habiller Cherubino que Figaro envoie à la Comtesse. Suzanne pousse Cherubino à chanter la romance qu’il a composée : « Vous qui savez ce qu’est l’amour, femmes, voyez s’il est dans mon cœur ce que j’éprouve... » (Canzona « Voi che sapete »)[5]. Après que Susanna ait vérifié que Figaro a bien instruit Cherubino de l’intrigue, ce dernier se prête à l’habillage : « Venez... agenouillez-vous... et restez tranquille » (Air de Susanna « Venite inginocchiatevi »).
 
Mais le Comte, alerté par le billet, arrive plus tôt que prévu. Vite on cache Cherubino dans le cabinet de toilette. On ouvre la porte au Comte qui s’impatientait et se demande maintenant ce que tout cela cache : « Vous n’avez pas l’habitude de vous enfermer dans votre chambre... et vous ne me paraissez pas très tranquille...regardez ce billet... ». C’est alors qu’un grand fracas se fait entendre causé par la maladresse de Cherubino. Le Comte exige qu’on ouvre la porte du cabinet de toilette d’où parvient le bruit, la Comtesse, jouant les femmes outragées, refuse prétextant que Susanna s’y trouve et que la pudeur lui interdit de se montrer (Trio « Susanna, or via sortite ») : « Sortez Susanna, je vous l’ordonne, ... parlez si vous êtes là ! ... Non, non non, taisez-vous rétorque la Comtesse ! » « Que se passe-t-il » s’interroge Susanna qui a tout entendu cachée dans l’alcôve...
Puisque c’est ainsi, le Comte va verrouiller toutes les portes et propose à la Comtesse d’aller chercher avec elle de quoi ouvrir la porte du Cabinet ; « Consentez à venir avec moi, je vous offre mon bras, Susanna restera là jusqu’à notre retour »
 
Profitant de leur départ, Susanna délivre Cherubino (Duo « Aprite, presto aprite ! »). « Ouvrez, ouvrez vite, c’est moi Susanna, sortez vite de là ... il vous tue s’il vous trouve ... ». Cherubino finit par sauter par la fenêtre et s’enfuit. Sauf quelques pots de fleurs cassés, il s’en sort indemne. « Oh le petit démon comme il court ! » Susanna prend alors la place de Cherubino dans le cabinet : « Qu’il vienne le Matamore, je l’attends »
 
Les époux Almaviva reviennent avec marteau et tenailles. Apparemment tout est en place. Rien n’a bougé. Le Comte propose à la Comtesse d’ouvrir la porte du cabinet. Terrifiée la Comtesse avoue... Mais avoue quoi ? Que Cherubino est derrière la porte, « c’est un enfant » dit-elle. Le Comte est furieux : « Comment ? le petit scélérat n’est pas parti ? ... voilà la supercherie, la machination, le billet disait donc vrai ! ».
 
Suit alors le final du second acte (« Esci ormai garzon malnato ») « Sort maudit page ! ... je vais me venger ... ». Le Comte ouvre alors le cabinet... Mais c’est Susanna qui apparait.
 
Tout est bien qui finit bien ? on pourrait le croire. Le Comte se repent et couvre de baisers la main de la Comtesse. Figaro arrive alors avec musiciens fifres et trompettes, chanteurs et danseurs. « Courons et volons pour célébrer nos noces ». Mais le Comte est moins pressé « Calmons nous, soulagez-moi d’un doute avant de partir »
 
Malédiction ! Antonio, le jardinier, arrive avec un pot de fleurs écrasées ; il a bien vu un individu sauter par la fenêtre et piétiner ses plates-bandes. Figaro s’accuse inventant des raisons plus ou moins loufoques mais Antonio affirme que l’individu ressemblait plutôt à Cherubino. Le Comte se sent dupé...d’autant que dans sa chute, Cherubino a perdu un papier dont on s’apercevra bien vite qu’il s’agit de son brevet militaire...
 
Arrivent Marcellina, venue avec Bartholo et Bazilio pour faire respecter la promesse de mariage signée par Figaro contre une somme d’argent[6].
 
C’est pour le Comte une trop belle occasion de se venger qu’il saisit immédiatement : « Je suis là pour rendre justice ... nous examinerons le contrat, tout devra rentrer dans l’ordre ».
 
La Comtesse, Susanna et Figaro sont dépités, désespérés, abasourdis : « C’est surement un diable de l’enfer qui les (nous) a amenés ici ! »
 
Le Comte, Marcellina, Bartholo et Bazilio sont content de leur coup : « Victoire, ils font tous un de ces nez ! c’est surement quelque Dieu qui les (nous) a amenés ici ! »
 
La confusion est totale !
 
Va-t-on en sortir ?
 
Vous le saurez en lisant notre prochaine newsletter.

[1] On pourra lire la genèse de l’œuvre sur le site https://www.meetingalilee.com onglet accueil, cliquer sur Le Nozze di Figaro et sur en savoir plus

[2] Giorgio Strehler in Opéra National de Paris programme 1973-2003

[3] Cf. J. Starobinski in Circulation des personnages dans les Nozze di Figaro : très tôt le matin, tard dans la nuit  

[4] Cherubino est déjà un petit Don Giovanni. Comme Don Giovanni, il les aime toutes... 

[5] Il s’agit peut-être du plus fameux air des Noces ; un air dont la popularité est devenue universelle.

[6] Cf. acte I

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